• Le mal du siècle

    Si je vous dis "le mal du siècle", vous penserez peut-être de prime abord à une maladie, au mal de dos ou au cancer, que l'on présente très souvent comme des maux de notre époque. A raison : ce sont des fléaux de notre époque.

    Pourtant, c'est à un tout autre fléau auquel je pense, qui peut lui aussi être qualifié de mal du siècle tant il s'est insinué partout dans notre quotidien : celui de l'irrespect, de l'incivisme. 

    Insultes à tout-va contre les forces de l'ordre (quand ce ne sont pas de véritables guet-apens), un ancien président traite de "pauvre con" celui qui lui avait également manqué de respect, un président qui traite de "feignants" ceux qu'il gouverne et qui ont, pour certains, contribué à son élection, un candidat à l'élection présidentielle (Poutou) qui n'a eu pour seul discours que la haine de ses adversaires, qui encourage à haïr les policiers et l'autorité, et qui d'ailleurs n'a pas eu un seul mot humain à l'égard du policier assassiné alors qu'il était en train de s'exprimer en plein débat télévisé.

    Et tous les messages quotidiens d'irrespect, voire de haine, que l'on peut lire sur les réseaux sociaux de la part d'anonymes qui commentent l'actualité.

    C'est à qui lancera la pire insulte, blessera le plus, humiliera le plus. Même au plus haut sommet de l’État.

    Et personne ne semble vraiment s'en inquiéter, comme si tout cela était normal, comme si on devait s'y habituer.

    Je ne m'y habitue pas, et je refuse de m'y habituer.

    Dans quel monde élevons-nous aujourd'hui nos enfants ? Un monde où il est normal de se traiter de "pauvre con" ? Un monde où il est normal d'incendier des voitures de police avec les policiers à l'intérieur ? Un monde où il est normal de s'insulter ?

    C'est pourtant ce qui est en train de se produire.

    Je préfèrerais que l'on construise un monde pour nos enfants où l'on apprend encore à dire "bonjour" et "merci" spontanément. Où l'on apprend le respect de l'autre, surtout quand cet autre représente l'autorité : enseignant, parent, police notamment. Respect de leur travail. Respect de ce qu'ils sont, c'est-à-dire des êtres humains.

    Je préfèrerais que l'on construise un monde où l'on ne réponde pas à l'irrespect par une surenchère dans l'irrespect, car c'est comme cela que nous construisons insidieusement un monde brutal, irrespectueux, haineux.

    Je ne dis pas qu'il faut vivre dans un monde des Bisounours. On peut, et c'est même très bien, dire ce que l'on veut. Tout peut être dit. On peut dire nos opinions, jouir sans entrave de notre liberté d'opinion et de pensée quand tant de peuples dans le monde en sont privés. Mais la liberté d'expression ne doit pas rimer avec insultes, irrespect, haine.

    On peut s'exprimer dans le respect et la politesse. C'est ce que j'aimerais que l'on inculque à nos enfants aujourd'hui. Pas qu'on leur laisse croire que s'insulter, éprouver de la haine envers l'autre est normal.

    Voilà pourquoi, pour moi, l'incivisme et l'irrespect sont de nouveaux maux du siècle: parce que la jeune génération grandit dans cette atmosphère, elle est quotidiennement confrontée à cela, insidieusement, sournoisement, mais sûrement. Quels adultes les enfants d'aujourd'hui vont-ils devenir s'il n'y a plus personne pour leur apprendre les bases du civisme, du respect et de la politesse ? Je ne dis pas de leur inculquer nécessairement l'amour du prochain. Mais au moins juste le respect de celui-ci. Ce serait déjà pas mal. 

    Le mal du siècle


  • Commentaires

    1
    Jeudi 21 Septembre 2017 à 00:46

    Voilà une parfaite synthèse du monde dans lequel nous vivons, si seulement ...

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