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Où est-ce qu'ils jouent, les enfants ....
A méditer ....
"On en voit un ou deux, à vélo, en landau,
On en voit un ou deux, jamais trois, jamais trop,
Dans les bras d'un plus vieux ou perché sur un dos ;
On en voit un heureux, et un autre en sanglots,
On en voit un au creux du coussin d'une poussette,
Et un autre qui tête un gros sein généreux,
Ils sont rares ceux qui jettent leur petit rot silencieux
Quand Paris à tue-tête klaxonne tout ce qu'elle peut ...
On en voit un, parfois, que mémé tient par le poignet
Dans le parc où grand-papa lance son cochonnet,
On devine qu'il y en a, parsemés dans la ville,
Oui, mais ils jouent à quoi, les p'tits fous, les p'tites filles ?
On voit des commerçants, on rencontre de chiens,
Où est-ce qu'ils sont, les enfants, qu'est-ce qu'ils font, les gamins ?
Où sont-elles les ruelles, ces paradis d'asphalte,
Où l'on danse la marelle, où on joue à cache-cache ?
On en voit un ou deux par la fenêtre d'une brasserie,
On en voit un sérieux et un autre endormi
En boule sur la banquette au milieu des adultes
Qui picolent et répètent d'éternelles platitudes
On en voit, c'est bizarre, parfois un dans la nuit,
Quand Paris se fait tard, quand son moulin rougit,
On se dit : "qu'est-ce qu'il fait debout ? il devrait être au lit !
Ses parents, ils sont où ? non mais ! Pauvre petit !"
Mais bon, même en plein jour, on n'en voit pas des lots,
On n'en voit pas qui courent ou qui jouent au yoyo
Juste un ou deux bambins qui se tournent les pouces
Au fond d'un magasin quand maman fait les courses,
Où est-ce qu'on leur accorde de jouer à la "tague",
De sauter à la corde, de raconter des blagues ?
Où est-ce qu'ils sont , les petits diables, à part à la maison ?
Où est-ce qu'ils grimpent dans les arbres, où est-ce qu'ils chassent les papillons,
Quand Paris est toute fade, quand Paris est toute beige,
Juste avant qu'elle se farde et que la nuit la rende belle,
Avec ses bateaux-mouche, avec sa Tour Eiffel,
Quand Paris est toute douce, n'est-elle pas maternelle ?
Où est-ce qu'ils s'amusent alors, quand l'école est finie,
Quand ils ne sont pas dehors, les enfants d'aujourd'hui ?
Quand ils sont ni au parc, ni dans la cour arrière,
Où est-ce qu'ils sautent dans les flaques, où est-ce qu'ils se couvrent de terre ?
Je retourne à Montréal, je veux revoir des mitaines
Qui se lancent la balle dans le parc Lafontaine,
Même si l'hiver est sale plus souvent qu'il est blanc,
Je retourne à Montréal, je veux revoir des enfants,
Je veux parfois en pleine rue rencontrer des filets
Et des p'tits gardiens de but perdus dans leur gilet
Et je veux voir, en été, pisser des arrosoirs,
Si ça peut faire pousser des brins d'hommes qui se marrent !
Je veux des pétards à mèches, et des ballons chasseurs,
Je veux des arcs, des flèches, des p'tits Joe-la-terreur,
Des cow-boys, des indiens, des princesses déguisées,
Des pique-niques sur le foin d'un terre-plein dans Villeray
Me voici Montréal ! ....
... Je te fouille partout, non mais c'est pas normal !
Tes enfants, ils sont où, quand t'es là que tu te pares de milliers de festivals,
Tes enfants, où est-ce qu'ils se garent, où est-ce qu'ils regardent les étoiles ?
A Paris comme partout la jeunesse est malade,
Même ici, même chez nous, ils sévissent, les "I-Pad",
C'est assis, c'est à genoux, c'est devant des écrans
Que les enfants se cassent le cou enlisés dans le divan !
On en voit un ou deux, à vélo, en landau,
On en voit un ou deux, jamais trois, jamais trop
J'imagine que c'est pareil à Sydney, à Tokyo ...
Ils ne sortent plus au soleil pour jouer, les marmots ..... "
(Lynda Lemay - Où est-ce qu'ils jouent les enfants - album "Décibel et des silences").
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Commentaires
Oui, un petit lifting du blog que je fais renaître de ses cendres, grâce à toi, il faut bien le dire !
La chanson de Soprano est excellente en effet, et tellement vraie (malheureusement) !
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Ton article sur la chanson de Linda Lemay m'a inspiré à mettre en ligne une vidéo du chanteur Saprono concernant son dernier single " Mon précieux " ...
Félicitations pour ton nouveau thème, les couleurs sont chaudes ... bravo.
Bises ma p'tite Lisa.